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26 Şubat 2014 Çarşamba

Le cœur

Le mot cœur (qalb) désigne l'organe vital par excellence, situé au côté gauche de la poitrine. De par sa structure et sa matière, il diffère de toutes les autres parties du corps : il possède deux oreillettes et deux ventricules ; il est le point de départ de toutes les veines et artères ; il fonctionne de manière autonome à la manière d'un moteur et, à l'image d'une pompe, il fait circuler le sang dans l'ensemble du système.

Dans la terminologie soufie, le cœur est considéré comme le centre de toutes les émotions et des facultés (tant intellectuelles que spirituelles) que sont la perception, la conscience, les sens intérieurs, le raisonnement et la volonté. Les soufis l'appellent la « vérité humaine » et les philosophes, « l'individualité parlante ». La nature réelle d'un individu se trouve dans son cœur. C'est au cœur de la personne que Dieu s'adresse : il assume la responsabilité, subissant le châtiment ou recevant la récompense ; il est exalté grâce à la vraie guidance ou avili s'il a dévié du droit chemin ; il est ainsi, soit honoré, soit humilié. Le cœur est aussi le « miroir radieux » dans lequel se reflète la connaissance divine.

Le cœur perçoit et est en même temps perçu. Le croyant s'en sert pour entrer dans son âme, son existence corporelle et son esprit, car il est comme l'œil de l'esprit. Il possède une connexion intrinsèque avec sa contrepartie biologique. Un lien étroit existe entre le cœur biologique et le cœur « spirituel », lequel est une faculté divine, le centre de l'humanité vraie et la source de tous les sentiments et émotions de l'être humain.

Dans les sciences religieuses, le mot « cœur » fait référence au cœur spirituel. La foi, la connaissance de Dieu, l'amour de Dieu et le délice spirituel font partie des objectifs que cette faculté divine permet d'atteindre. Le cœur est un minerai lumineux et précieux qui a deux aspects, l'un qui regarde vers le monde spirituel, l'autre vers le monde corporel et matériel. Si l'existence corporelle d'un individu, ou son corps physique, est dirigée par l'esprit, le cœur transmet au corps les effusions spirituelles, il permet au corps de respirer la paix et la tranquillité.

C'est le cœur que Dieu Tout-Puissant prend en considération. Il traite les gens selon la qualité de leur cœur, car il est le siège de nombreux éléments vitaux tant pour la vie spirituelle que pour l'humanité du croyant : la raison, la connaissance profane, la connaissance de Dieu, l'intention, la croyance, la sagesse, la proximité de Dieu Tout-Puissant. Si le cœur est vivant, tous ces éléments, toutes ces facultés le sont. Et s'il est malade, il est difficile qu'ils puissent demeurer sains. Le Prophète Mohammed, le plus véridique et le plus fervent, a dit : « En vérité, il y a dans le corps humain un morceau de chair qui, en bon état, permet au corps tout entier de prospérer et qui, en mauvais état, le corrompt en entier, c'est le cœur. »1

Le cœur a une autre fonction, en réalité plus importants que ceux déjà cités : le cœur permet à l'individu de percevoir Dieu comme Celui qui aide et qui soutient. Autrement dit, le cœur rappelle sans cesse Dieu à l'individu, quand il s'agit de besoin, de recherche d'aide et de protection. Ibrahim Haqqi, inspiré d'un hadith, exprime cette idée ainsi :

Dieu dit : « Ni les cieux, ni la terre ne peuvent Me contenir. »

Mais le cœur Le connaît comme étant le Trésor caché

L'existence humaine a deux dimensions qui se complètent mutuellement : la dimension corporelle et la dimension spirituelle. Le cœur constitue la dimension spirituelle. C'est pourquoi le cœur est la langue directe, parfaitement claire et véridique de la connaissance de Dieu. Elle est considérée comme plus précieuse et plus honorée que la Kaaba, elle interprète des vérités sublimes que toute la Création exprime pour faire connaître Dieu.

Le cœur est aussi une forteresse dans laquelle on peut conserver un raisonnement et un mode de pensée sains, et grâce à laquelle, de même, on peut conserver un esprit et un corps en bonne santé. Et comme tous les sentiments et toutes les émotions de l'homme prennent refuge et cherchent protection dans cette forteresse, elle doit être préservée de toute infection. Car si le cœur est infecté, il devient très difficile de le rétablir. Et s'il meurt, il est pratiquement impossible de le faire revivre. Le Coran nous invite ainsi à prier : « Seigneur ! Ne fais pas dévier nos cœurs, après nous avoir mis dans le droit chemin » (Al‘Imran/III : 8). Et notre Prophète fait la supplique suivante : « Ô Dieu, ô Toi qui transforme les cœurs ! Établis fermement notre cœur dans Ta religion ! »2 Ils nous rappellent ainsi la nécessité absolue de protéger notre cœur.

De même que le cœur peut fonctionner comme un pont et permettre que tous les bienfaits et les bénédictions parviennent au croyant, de même, il peut devenir la porte d'entrée de toutes sortes de tentations et de vices sataniques. Quand il est établi en Dieu et guidé par Lui, le cœur ressemble à un projecteur qui diffuse la lumière jusqu'aux coins les plus reculés et les plus obscurs du corps. S'il est dominé par l'âme charnelle qui incite au mal, il devient une cible pour les flèches empoisonnées de Satan. Le cœur est la maison de la croyance, de l'adoration et de la vertu parfaite, une rivière bouillonnante de l'inspiration et du rayonnement issues des relations entre Dieu, l'univers et l'humanité. Malheureusement, nombreux sont ceux qui cherchent à détruire cette maison, à obstruer cette rivière ou à en dévier le cours : la dureté du cœur, l'incroyance, la vanité, l'arrogance, l'ambition matérielle, l'avidité, le désir sexuel excessif, l'insouciance, l'égoïsme, le fait d'être attaché à sa position.

La croyance est la vie du cœur. L'adoration est le sang qui coule dans ses veines. Et la réflexion, le contrôle de soi et l'autocritique sont les fondations de sa pérennité. Le cœur de l'incroyant est mort, le cœur du croyant qui n'adore pas est mourant, et le cœur du croyant qui adore mais ne pratique pas la réflexion sur soi, le contrôle de soi et l'autocritique est exposé à de nombreuses maladies et autres dangers d'ordre spirituel.

Les gens du premier groupe les incroyants ont une « pompe » dans la poitrine, sans que l'on puisse à proprement parler dire d'eux qu'ils possèdent un cœur. Les gens du deuxième groupe ceux qui croient mais n'adorent pas vivent dans l'atmosphère nuageuse et brumeuse de leurs conjectures et de leurs doutes, séparés de Dieu, et sont incapables d'atteindre leur destination. Les gens du troisième groupe les croyants qui adorent ont effectué une partie du trajet, mais courent toujours un risque tant qu'ils n'ont pas atteint leur destination. Ils avancent d'un pas mal assuré ; ils connaissent des alternances de défaites et de succès et passent leur vie à essayer d'escalader une « colline » plutôt que de se rendre capables d'atteindre le sommet.

Par contre, ceux qui ont une croyance ferme vivent comme s'ils voyaient Dieu, conscients que Dieu les voit. Ils jouissent d'une sécurité totale : Dieu les protège. Ils étudient l'existence avec perspicacité : ils pénètrent la nature de l'existence, découvrent leur réalité à la lumière de Dieu, et se comportent avec pondération et font preuve de maîtrise de soi. Ils tremblent de crainte devant Dieu, sont pleins d'anxiété et d'espoir quant à leur fin, aspirent à l'agrément de Dieu en cherchant à Lui plaire, et vivent d'une façon qui montre leur amour pour Lui. En retour, Dieu les aime et incite les autres croyants à les aimer.

Le Coran donne l'exemple du prophète Joseph, décrit comme un homme d'une bonté parfaite et d'une dévotion profonde. Toute la création, le Créateur et ses créatures, l'ami comme l'ennemi, la terre comme les cieux, témoigne de sa parfaite maîtrise de soi : « Et quand Joseph eut atteint sa maturité, Nous lui accordâmes sagesse et savoir, car c'est ainsi que Nous récompensons les hommes de bien. » (Yusuf/XII : 22).

En fait, le prophète Joseph a été doté d'une bonté parfaite et d'une grande maîtrise de soi avant qu'il n'eût atteint l'âge adulte. Au cours de son emprisonnement en Égypte, chaque prisonnier, qu'il soit bon ou mauvais, put discerner la profondeur et la pureté de son esprit et faire appel à lui pour résoudre ses problèmes.

Joseph réussit dans toutes les épreuves auxquelles il fut confronté et sut gagner le cœur de chacun, ami comme ennemi. À nouveau, Dieu le cite comme un homme d'une grande bonté car son caractère ne changea pas quand il fut nommé à un poste de pouvoir.

Il est inconcevable qu'un individu doté d'un cœur aussi sain puisse dévier et ainsi être privé des bénédictions de Dieu. Un tel cœur est à celui qui le possède ce que le trône suprême de Dieu est à l'univers. Il est un miroir radieux dans lequel le Tout-Puissant regarde avec contentement. Un tel miroir n'est pas une chose dont on puisse se départir ou que l'on puisse briser, en ce qu'il est l'essence même de la réalité humaine, et que Dieu Lui-même en a fait la louange.

Fethullah Gülen est un penseur musulman turc, auteur de plusieurs articles et ouvrages.

Références

1 Al-Boukhari, « Iman » 39 ; Mouslim, « Musaqa » 107.

2 At-Tirmidhi, « Qadar » 7, « Da‘wa » 89, 124 ; Ibn Maja, « Dua » 2.

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