Sommes-nous assez grands pour être orgueilleux ?

Représentation à petite échelle de l’univers, le corps humain est une œuvre d’art merveilleuse à travers laquelle se manifestent les noms et attributs de Dieu Tout-Puissant. Un corps humain est fait d’un ensemble d’éléments organisés hiérarchiquement : un système organique, des organes, des tissus, des cellules, des organites, des macromolécules, des molécules, des atomes, des neutrons, des protons, des électrons et des particules subatomiques. Dans cette organisation biologique, un espace est attribué, proportionnellement, aux composantes de chaque niveau afin qu’elles fonctionnent efficacement. La taille de l’être humain se trouverait réduite si les espaces entre organes, tissus, cellules et atomes pouvaient être supprimés, et alors le corps humain ne serait au total pas plus gros qu’une petite balle.

La structure d’un atome explique en grande partie la taille réelle de notre corps, qui est empli d’espace vide. Un atome est fait des protons et des neutrons de son noyau, autour duquel gravitent les électrons. La masse des neutrons est à peu près égale à celle des protons. La masse des électrons, par contre, est 1837 fois plus petite que celle des neutrons et des protons. Autrement dit, 99,95 % de la masse des atomes est dans leur noyau. La masse des électrons est presque inexistante quand on la compare à celle du noyau.

Notre corps, tout comme l’univers, contient plus d’hydrogène qu’aucun atome. Dans chaque milliard d’atomes de notre corps, six cents millions sont des atomes d’hydrogène. Dans un atome d’hydrogène, les électrons gravitent à environ 0,53 nanomètre (milliardième de mètre) du noyau, ce qui situe le volume de l’atome à environ 6.10-28 m3, alors que le volume du proton est de 7.10-45 m3, c’est-à-dire que le volume du noyau ne représente que cent quadrillionnièmes (100.10-15) du volume de l’atome. Autrement dit, alors que le noyau contient à peu près la totalité de la masse de l’atome, son volume n’est pas considérable. La densité des protons dans le noyau est de 2,3 x 1017 kg/m3, ce qui signifie qu’il y a environ cent milliards de tonnes de matière dans un seul mètre cube. Si nous pouvions rassembler tous les neutrons et les protons en un point, un homme pesant 69 kg aurait un volume de seulement 3.10-7 mm3. Cela signifie que le volume qu’occupe la totalité de la substance de notre corps est d’environ dix millionièmes de mm3. Le corps humain, qui est constitué d’atomes, avec les électrons gravitant en orbite assez loin du noyau, n’est en aucune manière différent d’un « espace gonflé ». À titre de comparaison, l’espace qui sépare la terre du soleil peut être comblé par 107 soleils, alors que, dans un atome d’hydrogène, il faut 450000 protons pour combler la distance entre le proton et l’électron.

Le monde subatomique est encore plus surprenant. Dans les particules subatomiques, on trouve six types de quarks. Un quark est considéré comme le constituant de base de la matière. Les particules subatomiques sont des combinaisons de quarks de formes différentes et en quantités différentes, qui en se combinant produisent des atomes, des molécules, etc. Les quarks sont considérés comme étant sans masse, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas autre chose que de l’énergie. Les êtres humains ont une masse, mais cette masse est faite de quarks, qui eux n’ont pas de masse.

Cet espace incroyablement vaste entre les atomes qui constituent la matière nous apprend que notre vraie valeur ne réside pas dans notre structure physique mais dans les incomparables œuvres d’art conçues par Dieu, comme des manifestations de Ses noms les plus beaux. Ainsi, nous qui sommes si petits en termes de substance matérielle devrions chercher d’autres voies dans les profondeurs de notre âme et acquérir une certaine valeur dans la proximité du divin.

Il se peut que, de toute notre vie, nous ne nous soyons jamais révoltés contre Dieu Tout-Puissant. Pourtant, notre petitesse matérielle devrait nous débarrasser de toute forme de fierté et d’orgueil. Notre structure physique est très semblable au nombre zéro, car le 0 n’est rien, mais il est étiré par gonflement.

Nuri Balta est directeur du Département de physique du réseau éducatif Samanyolu en Turquie. Il est doctorant en physique à l’Université technique du Moyen Orient à Ankara.